Arbalète

L’arbalète (du latin arcuballista) est une arme de trait, constituée d’un arc monté sur un fût et lançant des projectiles appelés « carreaux ».
Dans son principe, l’arbalète n’est rien d’autre qu’un arc pour lequel le maintien en tension de la corde est assuré non plus par la force physique du tireur, mais par une pièce rigide appelée arbrier, comme l’écrit Littré, ou arbier, organisée pour supporter le carreau, retenir la corde et la libérer au moment du tir au moyen d’un mécanisme simple1.

L’arbalète, dérivée du latin “arcuballista”, constitue une arme de trait novatrice caractérisée par un arc monté sur un fût et propulsant des projectiles appelés “carreaux”. Son concept fondamental repose sur une amélioration significative de l’arc traditionnel, où la tension de la corde n’est plus maintenue par la force physique du tireur, mais par une pièce rigide spécifique appelée arbrier (ou arbier selon Littré). Cette composante est astucieusement organisée pour soutenir le carreau, retenir la corde et la libérer au moment du tir au moyen d’un mécanisme simple.

Cette innovation confère à l’arbalète plusieurs avantages tactiques et techniques. Une fois que la corde est tendue, le tireur est libéré de tout effort physique pendant la visée. Cela simplifie l’ajustement du tir, car la régularité de la tension de la corde est pratiquement absolue, étant déterminée par le point d’ancrage sur l’arbrier et donc indépendante du geste de l’archer. Ainsi, l’efficacité du tir devient moins tributaire de l’habileté naturelle et du niveau d’entraînement du tireur. De plus, l’arbalète permet des tirs précis même en position couchée, offrant une flexibilité tactique appréciable.

La puissance de l’arbalète peut être augmentée de manière significative sans inconvénient, la rendant capable de perforer des armures ou d’abattre un cheval. Cette capacité accrue ouvre de nouvelles perspectives stratégiques sur le champ de bataille. De manière cruciale, la longueur des projectiles n’est plus limitée par la morphologie individuelle de chaque tireur, ce qui constitue un avantage considérable pour la standardisation et la production en série.

Dès l’Antiquité, l’arbalète a laissé des traces de son utilisation, atteignant un apogée en Chine et se répandant au Moyen Âge en Occident. Elle existe sous des formes simples, telles que l’arbalète prémédiévale de Charavine, mais la plupart des modèles contemporains de la guerre de Cent Ans ont évolué vers des conceptions sophistiquées, incorporant des systèmes de détente à noix, des arcs composites puis métalliques, ainsi que des accessoires avancés d’armement de la corde. Bien que largement appréciée pour la chasse, l’utilisation militaire de l’arbalète a également généré des controverses, notamment en raison de sa lenteur d’exécution comparée aux troupes équipées d’arcs traditionnels, soulignant ainsi les nuances de son application stratégique sur le champ de bataille médiéval.

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Noix d’arbalète :

La noix d’arbalète est une composante essentielle de cette arme de trait sophistiquée, jouant un rôle crucial dans le mécanisme de déclenchement et la libération du projectile. Elle est une pièce maîtresse dans le processus complexe qui transforme l’énergie stockée dans la corde tendue en une force propulsive pour le carreau.

L’histoire de l’arbalète remonte à l’Antiquité, atteignant son apogée en Chine et se répandant également au Moyen Âge en Occident. Les premiers modèles d’arbalète étaient souvent des objets simples, comprenant un arc en bois d’une seule pièce et une encoche rudimentaire dans l’arbrier pour retenir la corde. Un exemple notable est l’arbalète prémédiévale dite de Charavine, découverte dans le lac de Paladru en Isère. Des modèles similaires, tels que les arbalètes pygmées en usage en Afrique centrale, illustrent la diversité des conceptions à travers les époques et les régions.

Cependant, la plupart des arbalètes contemporaines utilisées lors de la guerre de Cent Ans ont évolué vers des conceptions perfectionnées. Elles intègrent des systèmes de détente à noix, des arcs composites puis métalliques, ainsi que des accessoires avancés d’armement de la corde. La noix d’arbalète, dans ce contexte, devient le mécanisme central qui permet le déverrouillage de la corde tendue, libérant ainsi l’énergie stockée et propulsant le carreau vers sa cible.

Ces évolutions technologiques ont transformé l’arbalète en une arme de pointe, utilisée dans des contextes militaires complexes. Les systèmes de détente à noix ont apporté une amélioration significative à la précision et à la puissance de tir, tandis que les arcs composites puis métalliques ont permis d’atteindre des niveaux de performance inégalés. Les accessoires d’armement de la corde ont également contribué à la facilité d’utilisation et à la rapidité de rechargement, renforçant ainsi l’efficacité de l’arbalète sur le champ de bataille.

Cependant, cette sophistication a également un coût, rendant ces arbalètes de haute technologie relativement coûteuses. Néanmoins, leur impact sur les conflits médiévaux a été significatif, démontrant comment l’innovation dans la conception des armes pouvait changer radicalement la dynamique des champs de bataille de l’époque.

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L’utilisation de l’arbalète a connu un succès marqué dans le domaine de la chasse, où sa précision et sa puissance étaient grandement appréciées. Cependant, lorsqu’elle a été introduite sur le champ de bataille à des fins militaires, elle a rencontré des défis notables qui ont engendré des revers notoires. Ces difficultés ont principalement été mises en évidence lors de confrontations historiques, notamment les célèbres batailles de Crécy et d’Azincourt.

La lenteur de mise en œuvre de l’arbalète face aux troupes armées du grand arc droit traditionnel a été souvent citée comme l’une des explications de ses déconvenues militaires. Les archers équipés d’arcs classiques étaient capables de décocher des flèches à une cadence bien plus élevée, offrant ainsi un feu de suppression continu. La capacité des troupes d’archers à tirer jusqu’à cinq flèches par minute, particulièrement en rangs serrés, leur conférait un avantage tactique majeur. Ce mode de tir de suppression était efficace pour neutraliser les mouvements adverses, affaiblir leurs rangs et perturber leur coordination.

L’arbalète, en revanche, était davantage une arme de précision dans le contexte de l’époque. Son processus de chargement plus laborieux et sa cadence de tir plus lente la plaçaient dans une position tactique différente par rapport aux archers. Chercher à remplacer directement les archers par des arbalétriers sur le champ de bataille a été une option qui s’est avérée problématique. L’erreur stratégique résidait probablement dans la tentative de substituer des troupes capables d’une cadence de tir rapide par des arbalétriers privilégiant la précision.

Les troupes d’archers, grâce à leur capacité à fournir un tir soutenu et rapide, étaient idéales pour créer un barrage de projectiles et exercer une pression continue sur l’ennemi. En revanche, l’arbalète, en tant qu’arme de précision, était plus adaptée à des rôles spécifiques nécessitant une visée précise, tels que la neutralisation de cibles individuelles à distance.

Ainsi, bien que l’arbalète ait conservé son rôle dans les conflits médiévaux, son utilisation efficace sur le champ de bataille a nécessité une compréhension plus nuancée de ses capacités, intégrant ses avantages spécifiques plutôt que de chercher à la substituer directement à des armes plus adaptées à des tirs rapides et continus. Cette leçon a contribué à façonner l’évolution tactique des forces armées au cours de cette période historique.

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