Croisade albigeoise

Your Guide To The Cathars And The Albigensian Crusade | HistoryExtra

La croisade albigeoise, également connue sous le nom de croisade contre les albigeois, fut un conflit majeur du XIIIe siècle qui opposa la papauté et les forces catholiques à une hérésie émergente au sein de l’Église catholique romaine. Cette croisade, lancée en 1209 et s’étendant sur plusieurs décennies, est souvent associée à l’inquisition et aux événements tumultueux de la région de l’Occitanie, principalement centrée autour de la ville d’Albi.

Contexte Historique :

Au XIIe siècle, le sud de la France, également connu sous le nom d’Occitanie, était un centre de prospérité économique, culturelle et intellectuelle. Cette région était également le foyer de la culture des troubadours et du mouvement cathare, une secte considérée comme hérétique par l’Église catholique. Les cathares rejetaient plusieurs enseignements de l’Église et étaient souvent en désaccord avec l’autorité papale.

Montée de l’Hérésie Cathare :

Les cathares, également appelés albigeois en référence à la ville d’Albi, professaient une forme dualiste de christianisme, rejetant l’idée que le monde matériel était créé par Dieu. Ils croyaient en deux principes opposés, le bien et le mal, et considéraient le monde matériel comme le domaine du mal. Cette hérésie gagnait en popularité parmi la population locale.

Le Déclenchement de la Croisade :

Le pape Innocent III, alarmé par la propagation de l’hérésie cathare, décida d’intervenir. En 1208, le légat du pape, Pierre de Castelnau, fut assassiné dans des circonstances obscures. Cela servit de prétexte à la papauté pour lancer une croisade contre les cathares et tous ceux soupçonnés de les soutenir. Le pape proclama ainsi une croisade contre les albigeois en 1209, appelant les nobles du nord de la France à prendre part à cette entreprise.

Le Siège de Béziers :

La croisade albigeoise débuta par le siège de la ville de Béziers en juillet 1209. Lorsque les croisés demandèrent au légat comment distinguer les hérétiques des fidèles, la réponse légendaire attribuée à Arnaud-Amaury fut : “Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens.” La ville fut prise d’assaut, et des milliers d’habitants, cathares et catholiques confondus, furent massacrés.

Déroulement de la Croisade :

La croisade albigeoise se poursuivit avec la prise de plusieurs autres places fortes, dont Carcassonne et Toulouse. Les terres des seigneurs occitans soupçonnés de sympathies cathares furent confisquées. Le traité de Paris en 1229 mit fin à la croisade, et le sud de la France fut intégré au royaume de France. Les cathares survivants furent persécutés et éliminés au fil des décennies suivantes.

Conséquences et Héritage :

La croisade albigeoise laissa un héritage complexe et douloureux. Elle contribua à renforcer le pouvoir centralisé de la monarchie française, mais elle laissa également des cicatrices profondes dans la région. La persécution des hérétiques devint plus systématique avec la création de l’Inquisition, visant à éradiquer toute trace d’hérésie.

Héritage Culturel :

L’héritage culturel de la croisade albigeoise persiste dans la mémoire collective de l’Occitanie. Les troubadours, symboles de la culture occitane, furent durement touchés, et la diversité linguistique et culturelle de la région fut largement supprimée. L’événement a également influencé la littérature, la musique et le folklore occitans.

En conclusion, la croisade albigeoise fut un épisode tragique de l’histoire médiévale, mêlant des éléments de religion, de politique et de culture. Elle laissa une empreinte indélébile sur l’Occitanie et demeure un sujet d’étude et de réflexion pour comprendre les complexités de la société médiévale européenne.

The Cathar Wars or "Albigensian Crusade"

La croisade des Albigeois (1208-1249) (ou croisade contre les Albigeois) est une croisade proclamée par l’Église catholique contre l’hérésie, principalement le catharisme et dans une faible mesure le valdéisme. Dès le XIIe siècle, les textes de l’époque parlent d’hérésie albigeoise sans que cette région soit plus cathare que ses voisines.

Le catharisme était surtout implanté en Languedoc, lequel était dominé par deux familles, la maison de Toulouse et la maison Trencavel. N’ayant pas réussi à s’entendre pour faire front, le comte Raymond VI de Toulouse fait amende honorable et se croise, tandis que Raimond-Roger Trencavel se prépare à se défendre contre la croisade. Une fois Béziers et Carcassonne prises et le vicomte Trencavel emprisonné, les croisés désignent l’un des leurs, Simon de Montfort, pour poursuivre la lutte (1209). Cette croisade évolue rapidement en guerre de conquête, d’abord pour le compte de Simon de Montfort, puis après la mort de ce dernier (1218) et l’échec de son fils Amaury, pour le bénéfice de la couronne. Cela n’empêche pas la lutte contre le catharisme, d’abord sous la direction des évêques locaux, puis sous celle de l’Inquisition (à partir de 1233).

Finalement, les vicomtés de Carcassonne, d’Albi et de Béziers sont annexées au domaine royal en 1226 ; le comté de Toulouse passe à Alphonse de Poitiers, un frère de saint Louis en 1249 et est annexé en 1271. Le Languedoc, qui se trouvait au début du XIIIe siècle dans la sphère d’influence du Royaume d’Aragon est entièrement passé à la fin de ce siècle sous celle du roi de France. À cette époque, le catharisme est éradiqué en Languedoc, et seulement quelques cathares ont pu se réfugier en Lombardie.

L’histoire semble s’arrêter… alors que la légende ne fait que commencer…

Pour en savoir plus : http://www.cathares.org

Croisade des Albigeois - L'insulte aux prisonniers - - Croisade contre les  Albigeois en 1211. Gravure de l'insulte aux prisonniers d'après le tableau  d'Albert Maignan.