Ronin | Histophile

Ronin

Dans le Japon médiéval, les ronin « homme errant » ou « homme-vague » étaient des samouraïs sans maître.

Les ronin sont d’anciens samouraïs exclus de la société japonaise féodale, pour plusieurs raisons : la mort de leur seigneur, leurs propres fautes ou leur défaite au combat. Ils devenaient donc une sorte de « paria », n’ayant pas de classe propre dans une société extrêmement hiérarchisée et basée sur les relations de loyauté envers un seigneur.
La plupart d’entre eux se tournaient alors vers des métiers plus humbles après la perte de leur fief, en devenant fermiers ou même prêtres bouddhistes errants vivant d’aumônes.
Mais certains ayant des difficultés à accepter leur nouvelle position sociale tentaient de se rebeller, même en se tournant vers le banditisme.

Après la période Sengoku (1467 – 1568), l’image des samouraïs se dégrada, et ils furent considérés comme des mercenaires à la solde de leurs maîtres. C’est à cette époque que le nombre de ronin augmenta. Les ronin combattaient pour leurs idéaux. On leur associait souvent l’image du « preux chevalier ».

C’est surtout lors de l’ère Edo (1600 – 1868) que le nombre de ronin alla en croissant : le shogunat avait en effet mis en place un système rigide qui interdisait aux samouraïs de changer de maître, de se marier hors de leur « clan », ou d’avoir des occupations extérieures au clan sans la permission de leur ancien maître alors que les règles étaient beaucoup plus flexibles sous les régimes précédents. De fait, la mort ou la ruine de son maître rendait presque impossible au samouraï d’en trouver un autre et le forçait à devenir ronin.

Le ronin avait une mauvaise réputation, contrebalancée pourtant par de nombreux récits à sa gloire. Si le statut de ronin était peu enviable en raison du mépris et de la honte liée à cette situation, il était pourtant recherché par certains samouraïs qui considéraient qu’il s’agissait d’une expérience que tout bon samouraï se devait de vivre dans sa vie, fidèle au proverbe Shichi ten hakki  « tomber sept fois et se relever huit ». Ce proverbe symbolise la persévérance face à des situations difficiles ou les vicissitudes de l’existence. Le samouraï au cours de sa vie pouvait partir sept fois pendant une mission de « vagabondage » d’un an au cours de laquelle il vivait comme un ronin avant de revenir servir son maître.

Néanmoins, un samouraï devenait plus souvent ronin en raison de circonstances indépendantes de sa volonté que parce qu’il aspirait véritablement à cette situation.

Les ronin étaient méprisés et discriminés par les samouraïs qui jalousaient probablement leur grande liberté personnelle. Pourtant, ils étaient respectés par les basses classes, bien que ces derniers se méfiaient néanmoins d’eux : de nombreux récits content l’histoire d’un ronin châtiant d’arrogants samouraïs qui tyrannisaient un village. Dans d’autres histoires, les villageois louent leurs services pour se défendre contre des bandits.

Certains ronin se forgèrent une réputation et s’attirèrent le respect de tous. C’est notamment le cas de Musashi Miyamoto qui est devenu la personnification du mythe du samouraï errant qui va de ville en ville pour affûter sa technique.

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