Ninja

Un ninja (celui qui pratique le ninjutsu) ou shinobi était un guerrier-espion dans le Japon médiéval.

Dans l’imaginaire des Occidentaux et même des Japonais, on représente les ninjas comme des guerriers vêtus de noir, une cagoule masquant leur visage, accomplissant des exploits physiques en combat, des acrobaties, et experts dans les techniques de dissimulation, d’empoisonnement, et surtout de diversion.

Leurs atouts principaux étaient leur furtivité et leur discrétion.

Les ninjas étaient probablement issus de deux provinces voisines situées à côté de Kyoto. Ces provinces étant indépendantes, ils n’étaient redevables d’aucune taxe et jouissaient d’une liberté de mouvement que n’avaient pas les bushi (ou samouraïs), qui étaient eux inféodés aux daimyo (seigneurs féodaux) ; ils n’étaient pas non plus soumis au bushido (code de l’honneur du bushi), et pouvaient donc pratiquer des techniques de guerre non-orthodoxe (espionnage, guérilla, embuscades, assassinats).

N’étant pas subordonnés aux grandes familles, celles-ci les utilisaient pour leurs besognes (pillages, assassinats). Une de leurs grandes spécialités était de s’introduire de nuit dans les châteaux et camps militaires et d’allumer un incendie, afin de faciliter l’assaut par des troupes classiques ; ils se déguisaient en général pour porter la même tenue que leurs victimes (ils n’étaient donc pas forcément vêtus de noir) afin de semer la confusion.

La séparation entre samouraï et ninja est difficile à établir comme le montre la vie du célèbre guerrier Jubei Mitsuyoshi Yagyu qui fut un samouraï et un ninja hors pair. Il rédigea des traités de stratégie militaire, nommés les Carnets de la Lune.

Les ninjas étaient a priori à l’origine de troupes formées entre le VIIIe et le IXe siècle, et de bushi vaincus sans seigneurs (ronin), qui se sont réfugiés dans les provinces d’Iga et de Koga (maintenant les préfectures de Mie et de Shiga, du côté du lac Biwa). Ayant en commun le déracinement et la défaite, ils développèrent des techniques de survie dans ces contrées sauvages, ainsi que des techniques de combat pragmatiques provenant d’origines diverses.
Contrairement au bushi, le ninja ne cherche pas l’affrontement direct, il ne cherche pas à montrer son courage, mais plutôt à survivre et à mener à bien sa mission, sans ressentir de honte ni de colère. Le ninja cherche d’abord à se protéger et à protéger sa famille.

Par ailleurs, on peut aussi se référer au traité de stratégie chinois L’Art de la guerre de Sun Tzu, qui développe les techniques d’information et de désinformation dans le cadre de la guerre : se renseigner sur l’ennemi (« Qui connaît l’autre et se connaît, en cent combats ne sera point défait », chap. III), désinformer l’ennemi et repérer les espions ennemis et les soudoyer.
Une des premières phrases de ce traité de guerre est d’ailleurs « La guerre repose sur le mensonge ».
 Il recommande principalement de faire usage de la ruse pour éviter le combat. Ce type de comportement était donc recommandé depuis dix siècles avant la première mention historique des ninjas.

Le ninja était furtif et secret. Il savait se déguiser pour se faire passer pour quelqu’un d’une autre classe sociale ou d’une autre région.

L’enseignement de ces techniques dans des écoles ne se faisait pas en groupe comme pour les bujutsu.